DISCOVER AFRICA

LA CORRUPTION ''DISCRETTE'' APPAUVRIT L'AFRIQUE

Selon la Banque Mondiale, la corruption dite ''discrète'' appauvrit l'Afrique.

La « corruption discrète » entrave le développement de l'Afrique
No du communiqué de presse:2010/283/AFR
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/PAYSEXTN/AFRICAINFRENCHEXT/0,,contentMDK:22501286~pagePK:146736~piPK:226340~theSitePK:488775,00.html



WASHINGTON,  15 mars 2010 - La « corruption discrète » est profonde et très
répandue en Afrique et a des effets disproportionnés sur les pauvres, donc
des conséquences à long terme sur le développement, selon un nouveau rapport
de la Banque mondiale, qui définit le phénomène comme le manquement des
fonctionnaires au devoir de fournir les biens ou services financés par les
administrations publiques.

Les auteurs du rapport, intitulé Indicateurs du développement en Afrique
2010, notent que la plupart des études sur la corruption se concentrent sur
les types de corruption caractérisés par des échanges d'argent sous la forme
de pots-de-vin versés aux personnalités politiques influentes et aux
fonctionnaires. Le rapport en question se concentre plutôt sur la façon dont
la « corruption discrète » conduit les populations à compter de moins en
moins sur les systèmes de prestation de services, ce qui incite les familles
à s'en détourner. La corruption discrète, bien qu'elle soit d'une ampleur
monétaire moindre que celle d'autres formes de corruption, a néanmoins des
conséquences particulièrement préjudiciables sur les pauvres, qui sont
singulièrement vulnérables et très dépendants des services publics pour
satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.

« La corruption discrète ne fait pas autant les grands titres des journaux
que les scandales de pots-de-vin, mais elle a des effets aussi corrosifs sur
la société », selon Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque
mondiale pour la Région Afrique. « La lutte contre la corruption discrète
exige de la détermination et de l'engagement de la part des dirigeants et
des institutions, comme en matière de politiques, au niveau sectoriel, et -
surtout - une responsabilisation accrue et la participation des citoyens ».

Le rapport rassemble des données et des études sur la corruption discrète
dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de l'agriculture. Par
exemple :
Une étude de 2004 a montré qu'il était impossible de rencontrer 20 % des
enseignants des écoles primaires des zones rurales de l'ouest du Kenya
durant les heures de classe, tandis qu'en Ouganda deux enquêtes ont établi
des taux d'absentéisme de 27 % en 2002 et de 20 % en 2007 parmi les
enseignants.

En raison de la faiblesse des contrôles exercés au niveau de la production
et de la vente en gros, 43 % des engrais analysés vendus en Afrique de l'Ouest
dans les années 90 ne contenaient pas les substances nutritives escomptées,
ce qui les privait quasiment de toute efficacité.

Durant les années 90, selon certaines études, plus de 50 % des médicaments
vendus dans les pharmacies du Nigeria étaient des contrefaçons.

Une enquête d'observation directe réalisée au sujet des prestataires de
services de santé en Ouganda a enregistré un taux d'absentéisme de 37 % en
2002 et de 33 % en 2003.
Un des aspects les plus préjudiciables de la corruption discrète est que
cette pratique peut avoir des conséquences à long terme. Un enfant qui ne
reçoit pas d'éducation adéquate en raison de l'absentéisme des enseignants
souffrira d'un manque de capacités cognitives et d'une mauvaise santé à l'âge
adulte. L'absence de médicaments et de médecins peut entraîner des décès dus
au paludisme et à d'autres maladies. Les agriculteurs à qui l'on a vendu des
engrais adultérés peuvent décider de renoncer complètement à l'utilisation d'engrais
et se contenter d'une agriculture à faible rendement.

Les Indicateurs du développement en Afrique 2010 comprennent aussi des
indicateurs économiques, des tableaux et une analyse expliquant pourquoi la
corruption discrète entrave à ce point la réalisation d'objectifs de
développement à long et à court terme. Des solutions sont proposées, mais on
espère surtout que le fait de braquer les projecteurs sur le problème de la
corruption discrète amorcera un débat plus vaste et accélérera la recherche
de solutions.

Outre l'étude sur la corruption discrète, les Indicateurs du développement
en Afrique contiennent le recueil de données sur l'Afrique le plus détaillé
qui soit disponible en un seul volume. Le rapport comprend plus de 450
indicateurs macroéconomiques, sectoriels et sociaux portant sur 53 pays
africains. Quelques statistiques en ressortent :
Seuls 37 % des enfants présents en première année du primaire atteignent la
cinquième année au Tchad, alors que le pourcentage est de 99 % en Île
Maurice;
En Somalie, 29 % de la population ont accès à une source d'eau potable,
tandis que la proportion est de 100 % à Maurice;
L'Afrique du Sud est le pays dont le niveau de consommation d'électricité
par habitant est le plus élevé (4 809 kWh), alors que l'Éthiopie est celui
dont le niveau est le plus bas (38,4 kWh);
À Maurice, on compte en moyenne 22 enfants pour un enseignant du niveau
primaire, alors que le ratio est de 91 pour 1 en République centrafricaine.

Le rapport utilise de nouveaux outils de recherche tels que l'Enquête de
suivi des dépenses publiques et l'Enquête quantitative sur les prestations
de services, qui ont permis aux chercheurs de suivre les ressources et de
contrôler l'assiduité des prestataires de services de première ligne. Les
résultats de ces recherches et de ces enquêtes permettent de mieux
comprendre un vaste éventail d'abus et ont contribué à redéfinir le débat en
matière de corruption.

Les Indicateurs du développement en Afrique 2010 proposent un outil de
visualisation des données en ligne qui peut être utilisé pour créer des
graphiques à l'aide des indicateurs disponibles. Il est disponible à l'adresse
suivante : www.worldbank.org/adi
Pour de plus amples informations sur les activités de la Banque mondiale en
Afrique subsaharienne, veuillez visiter le site suivant :
www.banquemondiale.org/afrique

Personnes à contacter :
À Washington: Francois Gouahinga +1 202 473 0696
fgouahinga@worldbank.org
À Londres: Derek Warren +44 20 7592 8402
dwarren1@worldbank.org
À Paris: Rachel Winter Jones + 33 1 4069 3052
rjones1@worldbank.org



18/03/2010
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